Mais où est donc Ornicar ?

Texte écrit dans le cadre d’un atelier d’écriture à L’Escalier

Mais où est donc Ornicar ? 
Son corps est là, sous mes yeux, mais j’ai beau chercher, Ornicar n’y est plus. Rien dans ce corps figé et plus tout à fait tiède ne rappelle Ornicar. Aucun mouvement, aucun son ne lui ressemble. Même son odeur n’est plus aussi intense que je m’en souviens, comme s’il était passé ici il y a peu mais s’était évanoui dans un ailleurs qui m’est inaccessible. Une autre odeur vient la masquer, odeur douceâtre qui me perturbe et souligne cruellement l’absence d’Ornicar.
Où peut donc bien être Ornicar ?
Je tourne sur moi-même, furète dans tous les coins et recoins de la chambre encombrée pour retrouver mon ami, compagnon de toujours.
Quelle frustration ! Depuis notre dernier échange de regards, le mien larmoyant, le sien fuyant, j’ai creusé patiemment un tunnel pour m’échapper de la prison où j’étais enfermé. Couru des jours et des jours pour remonter sa trace au fil des kilomètres. Réussi enfin à parvenir jusqu’à sa nouvelle maison, loin, si loin de la nôtre, et tout ça pour ne trouver qu’un corps inhabité ! 
Où est parti Ornicar ?
Plus le temps passe, plus cette odeur de décomposition sature l’atmosphère et m’affole. La terreur me submerge devant cette situation incompréhensible, intolérable. Son corps a beau être là, point d’Ornicar.
Alors, un instinct aussi puissant qu’ancestral me guide. Je m’assois bien droit sur le sol de la chambre, tout près du torse de celui qui n’est définitivement plus Ornicar, et, pattes avant tendues, je lève la tête au ciel et hurle longuement pour appeler mon maître.

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