On a vu la nouvelle à la télé, on a été horrifiés, on s’est sentis mal, on a compati. Et puis on a zappé, regardé notre émission de variété, le film du soir ou notre série préférée. On a éteint le poste, on est allés manger, on a lu, on s’est couchés. On a oublié, jusqu’au lendemain où la radio nous a réveillés avec plus de nouvelles. On a pris notre petit déjeuner et on a de nouveau oublié. À la pause café, on a fait ceux qui savent, on en a parlé pour montrer qu’on est au courant. Et puis on a fait les mots croisés.
C’est arrivé loin de chez nous et quelque part, ça nous rassure. Nous savons que ça existe, nous savons que ç’aurait pu être ici, mais ça ne l’est pas. Nous, on continue notre vie, c’est normal, on ne va pas s’arrêter à chaque mauvaise nouvelle. Et on croise les doigts pour que ça ne se rapproche pas trop…