Tandis que je reviens à grande vitesse vers toi et notre vie commune en pointillés, mes vagabondages oniriques tournent autour d’une question soulevée par le printemps qui revient. Si, aujourd’hui, au hasard d’une soirée chez des amis communs ou bien dans la file d’attente d’un concert ou encore dans une bibliothèque mal éclairée, je te rencontrais pour la première fois, est-ce que tu me plairais ? Est-ce que ton charme tranquille me ferait toujours autant d’effet ? Est-ce que je ferais, comme à l’époque, tout mon possible pour passer quelques heures de plus en ta compagnie ? Est-ce que je sonnerais encore chez toi à une heure du matin parce que “j’ai vu de la lumière” ? Est-ce que j’aurais le même besoin impérieux de tenter ma chance, avant que le sommeil ne m’abandonne ? Est-ce qu’on aurait encore cette connexion d’entrée de jeu, compréhension et bien être mutuels ? Est-ce que j’aurais, rien qu’à te voir, le ventre qui fourmille et les hormones en ébullition ?
En même temps que le paysage défilent nos morceaux de vie et quelques bouts de toi, puzzle à reconstituer le temps d’un trajet. Tes gestes, tes yeux, ta voix, tes mains, le combo barbe-cheveux qui me fait craquer, nos mille et un rires, ta nonchalance, ta simplicité, tes sourires espiègles, ton refus de la médiocrité, ton petit pull en col V ou ton T-shirt rigolo, ta tranquillité, ton jean et ce qu’il me permet d’imaginer, ta manière de ne pas tourner autour du pot… Oui, tu serais en face de moi, peu importe la raison, tu serais sur mon top 10 et j’essaierais de te connaître. Et si par hasard tu me touchais, comme par inadvertance, alors, pour sûr, je fondrais encore. Et je serais plus qu’enchantée de me réveiller demain à tes côtés.