Ça plane pour moi

La cervelle en surchauffe, enfin dans mon élément. Survol. Balayage. Focus. Urgence. L’échéance qui arrive comme un camion à contre-sens. Acuité. L’éveil adrénergique concentre l’attention papillon mais élargit l’esprit. La tempête en approche m’apaise, comme toujours. La toile se construit, lien après lien, réseau de savoirs articulés, de concepts en intelligence. Bien sûr il y a des lacunes. Mais le filet est solide et rassure. On peut se jeter dans le vide sans risquer de se faire trop de mal.

Et revoilà le frisson. Au moment de sauter du plongeoir, on teste ses appuis, l’élasticité de la planche. Mais il n’est plus temps de se demander si on sait nager. On sait. Il n’y a plus qu’à savourer la vie comme suspendue. Et sauter.

Peut être auront-ils raison, finalement. De cette année de malaise sourd, d’impression d’imposture, de stress acide rongeant le corps et les ressentis, peut être ne restera-t-il que cette quintessence. Toute l’intensité d’une année-sourdine révélée en une poignée de semaines et quelques étapes euphoriques le long du tunnel. Et alors, dans le rétroviseur, peut être ne seront reflétés que ces instants fugaces, condensés de vie à l’état brut, pour lesquels j’avais choisi, il y a à peine un fragment d’éternité, de relever le défi.

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