Et ça oublie de désirer

Les tâches s’ajoutent les unes aux autres, se succèdent sans relâche. La tête à peine hors de l’eau qu’il est temps de replonger. Tenir une brasse coulée sur toute une année, ça nécessite de l’endurance. De la suite dans les idées, comme on dit. Et contrairement à ce qu’il en est lors de mes séances de natation, mes pensées ne vagabondent que très peu, tenues en laisse par l’impératif de l’urgence.

Quand le cerveau travaille en pagaille, quand il n’a plus ses aérations récréatives, il s’emprisonne tout seul. Plus de temps pour le désir, pour la création. Focalisé sur son objectif en ligne droite, il tourne en rond, ne sait plus ce qu’il veut ou pas. Ne se rappelle plus ce dont il a besoin pour fonctionner. La source se tarit, le foisonnement s’appauvrit jusqu’à ne plus imaginer d’autre horizon que l’échéance qui arrive régulièrement.

Foutue routine qui grillage les envies ! Je veux du rêve, de l’art dans ma vie, du créatif, des désirs à ne plus savoir qu’en faire. De la frustration qui fait avancer ! Sans temps libre dans ma tête, pas d’envie, plus de moteur. Plus d’ailes.

Cher Père Noël, cette année, j’aimerais que tu me redonnes des envies. Que tu remplaces les utilitaires que je t’ai demandés par un millier de désirs inassouvis qui dessinent des limites à dépasser. Que tu mettes un peu de temps dans mon cerveau, du temps pour buller, que je retrouve le goût de l’ennui et du fourmillement créatif qu’il annonce. Que je retrouve mes milles envies gourmandes, mes fantasmes à la pelle qui égaient le quotidien amoureux. J’veux du soleil et des projets, des défis, des rires, de la danse et des rôles de non moi à jouer pour nourrir le monstre professionnel qui engloutit peu à peu chaque aspect de ma vie.

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