Michel reposa la lourde hache à terre, se pencha en avant pour étirer son dos douloureux. Il s’assit sur un tronc pour une pause bienvenue avant de se remettre au travail. Et se rendit compte qu’il avait oublié sa glacière. Il jura tout bas et, en posant sa main sur la mousse du tronc, souhaita ardemment avoir une bière bien fraîche. Alors tout naturellement, une petite femme, très court vêtue, lui apporta une Leffe sur un plateau.
Le bûcheron épuisé prit la bière et la sirota. Puis il regarda, ahuri, autour de lui. Nulle trace de la petite serveuse. Il jeta un coup d’œil à sa bière, vide, et secoua la tête avant de reprendre le travail. Un jour, il faudrait vraiment qu’il arrête de travailler seul, ce n’est pas bon du tout pour le mental…
Trois troncs plus tard, Michel s’arrêta une nouvelle fois. Non seulement il avait soif, mais son dos commençait sérieusement à le lancer. Il regarda tout autour de lui, certain d’être seul, et se soulagea dans un fourré. Lorsqu’il regagna son poste de travail, une bière et une masseuse (très petite et très court vêtue) l’attendaient. Ni une ni deux, il s’allongea et se laissa masser. Puis il souhaita de tout son cœur avoir déjà fini sa journée de travail pour mieux en profiter, et que le bois coupé soit déjà rentré dans son abri. Lorsque le massage fut fini, il prit sa bière et regarda la petite masseuse. Elle fit un clin d’œil et la nuit tomba. Le bûcheron, paniqué à l’idée d’être autant en retard, se leva pour ranger le bois. Qui l’attendait, sagement empilé, sous son abri. Complètement abasourdi, il demanda à la masseuse si elle savait ce qui s’était passé. Elle le regardait, un sourire coquin aux lèvres. Bien sûr qu’elle savait. Elle venait de réaliser ses trois vœux. Il lui demanda pourquoi elle ne l’avait pas prévenu avant, peut être aurait-il voulu autre chose… Elle lui répondit, magnanime, qu’il lui restait un vœu, et qu’elle avait la nuit devant elle.