À quoi penses-tu quand, pudique, tu détournes les yeux, tu coupes tout contact? Où es-tu quand tes paupières se ferment à demi sur le bleu si profond d’un océan de tristesse? Inaccessible, insaisissable, je te vois t’éloigner pour panser tes blessures, seul, puisque nul ne peut t’aider. Je reste là, au cas où, qui sait, tu t’ouvres à nouveau. Mais j’apprends à éviter ton regard, pour ne plus y voir toute la peine du monde que je ne peux consoler. Pour fuir cette marée d’impuissance qui m’engloutit sans prévenir quand ton visage, d’un coup d’un seul, s’assombrit. Pour te cacher cette douleur que je ne veux pas ajouter à ton bagage. Je trouve mes réconforts où je peux, et de fil en aiguille, un jour, je ne laisserai plus ton si lourd silence me toucher ainsi. Mais pas encore. Pour l’instant j’ai trop peur que ce moment marque mon détachement, mon blindage, mon envol. Alors je persiste et absorbe, je prends sur moi ce qui m’arrive en plein cœur, espérant que bientôt sur moi tu braques fixement tes jolis yeux.