Histoire du participe passé qui voudrait être accordé et qui se fait corriger

Il en a tellement marre ! À chaque fois que le grand Monsieur Avoir se pointe, pas moyen de s’amuser. Être, au moins, il paie pas de mine mais il n’est pas si regardant. Avec lui, on peut changer, se parer, s’accessoiriser, s’entendre avec ses voisins. On est loin de la rigueur du tout-puissant Avoir. Lui ne tolère qu’une exception à sa sacro-sainte règle. Passez devant, les compléments ! De toujours vous voir derrière, il n’est point d’accord !

Alors, à force, le petit se rebelle, glisse quelques s pour semer le doute. A-t-il raison ou bien tort? Les esprits s’embrouillent, les érudits ont déserté, les gardiens sont débordés. Dans la masse, qui s’en soucie?

Mais alors qu’il prend ses aises, fait de l’oeil à chaque adjectif, s’harmonise à tout-va, un œil sévère l’épingle. Avoir ne tolère pas d’accord entre parties, qu’on se le dise, à moins qu’il ne soit galamment précédé d’un C.O.D. Ainsi fut épinglé le participe passé qui dans le moule ne voulait pas entrer.

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